• L'acceptation de deux personnalités bien différente

    Au bout de 10 mois je commence à comprendre que cet homme qui me fait tant peur ne me veut pas de mal, il cherche juste à garder la tête hors de l'eau et son mécanisme n'étant plus assez solide pour contenir le poids de toute sa Vie l'oblige à se reposer totalement sur nous et à être agressif envers les autres.

    Comment ne pourrais-je pas comprendre ça, moi qui suis agressive avec les miens à chaque fois que je retourne sur le lieu de mon ancienne Vie ?

    Avec nous finissons par nous trouver des points communs, nos peurs, notre usure, notre manque de temps, notre dévotion totale à cette fondation pour laquelle nous travaillons. Et tout cela malgré nos deux personnalités totalement opposées. Quel être peut-il prétendre n'avoir aucun point commun avec un autre ? Aucun, je le pense bien. Il faut chercher profondément et tenter de se mettre à la place des autres pour comprendre quel est le mal qui les fait se comporter ainsi avec nous.

    Peu à peu je comprends et le fait d'être tombée, pas tout à fait par hasard sur une lettre qu'il avait écrire à ses parents un jour m'a aidé à mieux le comprendre. Comprendre qui il est, la raison de son comportement, son histoire et ses tourments.

    A avancer un peu plus vers l'acceptance de nos différences, pardonner. Mieux tolérer ses sautes d'humeur.

    Je pense souvent à cette lettre que j'ai trouvé. Je me dis souvent qu'il a raté la seule opportunité qu'il avait eu d'être heureux dans sa Vie un jour ... Je me demande souvent qu'est ce qu'aurait été sa Vie s'il avait fait le choix de partir en Colombie ... Qui était cette fameuse Isabelle dont il avait cité le nom. A quoi ressemblait-elle. Comment leur histoire s'est-elle finie tragiquement, mais cela ne me ragarde pas, c'est mon patron.

    Toujours est-il que son esprit tourmenté a pris le dessus sur lui et qu'il n'est plus apte à travailler. Que tout le dépasse et qu'il ne parvient plus rien à contrôler, il est là, il erre dans le foyer mais il est absent. Silencieux, impatient. Aspiré dans les profondes abîmes de ses tourments.

    J'aimerais pouvoir l'aider. Le secouer un peu, lui dire qu'il faut choisir maintenant et trouver une solution tant qu'il en est encore temps. Mais ce n'est pas mon rôle. Je ne peux pas.

    Ce matin j'ai décidé de m'adresser au patron supérieur pour l'aider un peu, en tout anonymat. J'espère avoir bien fait d'ouvrir ma gueule. Je ne voudrais pas que ça lui retombe dessus, ni sur moi d'ailleurs. Je veux juste qu'on l'aide à faire un choix pour qu'il aille mieux et que ce foyer retrouve la quiétude de ses beaux jours.

    Que nous puissions travailler dans de meilleures conditions. Que la fondation se décide à nous envoyer un peu de renfort pour que nous puissions garder la tête hors de l'eau. Juste ça. Je n'ais fait que mon devoir après tout ? Enfin, je l'espère.

    J'ai parfois un peu l'impression d'être dans un navire qui coule, et d'être seule capitaine à bord, une capitaine improvisée puisque le vrai capitaine a lâché la direction du navire en me laissant toutes les responsabilités sur le dos. Mais je suis forte et je tiens à prouver ce que je vaux. Je tiendrais bon. Un capitaine ne quitte pas un bateau qui coule en y laissant des passagers.


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