• Dernier jour dans le Sud

    ça y est c'est déjà mon dernier jour ici. Je n'arrive pas à réaliser que demain je prends un aller simple pour une nouvelle Vie.

    Après quelques longs mois de préparation j'en suis presque arrivée à bout de ma fameuse liste des choses à faire.

    Les dernières choses seront rayées ce soir. Parce que c'est le stress qui me booste. Parce que c'est toujours dans la précipitation que je donne le meilleur de moi-même.

    Un problème de volonté dira-t-on. On m'a toujours dit que j'avais un énorme potentiel mais que je ne me donnais pas les moyens de l'exploiter.

    Ce soir je vais enfin être libérée de cette auto école que je détestais. Je ne verrais plus jamais F., je l'espère.

    Je crois qu'en fait il ne cessera jamais de vouloir me montrer à quel point il me déteste. Je ne peux pas lui demander de ne plus me détester. Je ne pense pas moi même être capable de lui faire confiance un jour. Je n'ais jamais eu confiance en lui. Même pas assez confiance pour lui dire de quoi il s'agissait lorsque j'allais mal. Pas une seule fois. Pourtant il était toujours là, il me serrait dans ses bras. Il s'asseyait sur mes genoux. Il m'embrassait. ça n'a jamais été au delà. On peut dire que c'était une amitié améliorée. Mais peut-on seulement parler d'amitié ? Existe-t-elle lorsqu'on ne parvient pas à faire confiance à quelqu'un ? Il ne me pardonnera jamais de l'avoir rejeté comme je l'ais fait. Il envahissait trop ma Vie. Il me paraissait malsain. Mon image en avait pris un coup lorsque je restais avec lui ... Au fond il est pas méchant ... Enfin si, un peu ... Mais à part ça c'est le genre de Bisounours tout à fait adorable qu'on aimerait toutes avoir comme ami - garde du corps. Parfois il m'arrive de penser un centième de seconde que je vais vers lui, qu'on se dispute et que je lui dis de la fermer et de me serrer dans ses bras - comme avant. Mais c'est tout à fait irrationnel. Impossible. Pourtant ça m'éffleure l'esprit souvent ... Mais il serait irresponsable de réintroduire quelqu'un de nuisible dans ma Vie. Malgré l'attachement il ne faut pas.

    Lorsqu'il me croise il baisse les yeux. Il ne le fait sans doute pas exprès mais il prend un air dégoûté. Comme quand vous croisez quelqu'un avec qui vous vous disputez vous savez. Cet air là. Qui ne trompe pas. Je me demande ce qu'il pense de moi à ce moment précis. Il doit sans doute lui venir à l'esprit tout un tas de grossiéretés qu'il aimerait me dire en face - mais il n'a pas le crant de le faire, pas les couilles d'un vrai mec. Il doit aussi repenser à ma dernière riposte. Il doit penser m'avoir sous estimé. Il ne ce serait jamais attendu à un coup comme ça. Je l'avais pourtant mis en garde qu'il allait lui arriver quelque chose s'il continuait. Comment un simple coup de fil peut-il obliger quelqu'un à se faire tout petit jusqu'à la fin de sa Vie ? Moi je sais ...

    Enfin bref ... Passons à autre chose. C'est une page du passé qui va se tourner demain.

    Quand à S., le jeune homme avec qui j'avais un rendez-vous calin hier soir ... Je n'avais pas très envie de jouer ... J'esperais tout au fond de moi qu'il annulerait ... Et c'est ce qu'il a fait. Comme quoi à force de penser très fort à quelque chose ça peut arriver ... Malgré le fait que je sois contente qu'il annule une petite pointe de déception en moi ... Deuxième erreur de parcours pour lui. J'ai presque l'impression qu'il cherche à m'éviter. J'ai du mal à croire en sa sincérité. Je me demande pourquoi les hommes sont incapables de ne pas dire un seul mensonge alors qu'ils ont en face d'eux une fille pas froissable du tout, capable d'encaisser n'importe quelle vérité pourrie.

    De toute façon ça n'aurait pas été raisonnable d'aller à ce RDV. Encore une nuit d'insomnie et du retard sur ma liste. Cette nuit j'ai rangé ma chambre jusqu'à 2 heures du matin je crois. J'ai parlé à Julien sur MSN. Aucune dispute. Plus lié à moi que jamais. " On se rend compte de ce qu'on a perdu une fois qu'on l'a perdu " ... Je crois qu'il se rend compte que mon départ risque de briser nos liens et nous séparer à jamais ... Il ne regarde plus sur l'affection, il met les bouchées doubles. Au fil du temps on apprend à se connaître. A anticiper les réactions de l'autre. On en joue. On se taquine. On équilibre la chose. Et plus le temps passe plus je me dis que c'est LUI. Et j'espere qu'il sera là à mon retour mais ... On ne contrôle pas nos sentiments ... Ni leur durée ... Ni leur intensité ... Ni l'effet que produit la distance entre deux êtres qui s'aiment ... Et finissent par se délaisser et se détester faute de ne pouvoir se voir lorsqu'ils le désirent ...

    Quand à ma famille ... Il y a eu beaucoup de tensions avec mes parents ces derniers temps ... Je crois qu'ils ont vraiment compris que nous n'étions pas faits pour vivre ensemble et surtout que j'avais repris le dessus sur eux ... Que je ne m'abaisserais plus jamais. Mon père doit penser que ça me fera les pieds de vivre dans un centre plein de règles à respecter et je suis du même avis que lui - Je sais très bien que je suis une sale gosse un peu trop rebèle et que ça ne se fait pas de prendre le dessus sur ses parents comme ça - mais tout de même, ils ont pas mal de choses à se repprocher alors je n'ais pas tout à fait tord. Ce n'est pas qu'à moi qu'on devrait donner des leçons de Vie. Malgré tout je les aime quand même. Depuis deux jours ma mère ressent bien mon départ, elle est beaucoup plus affectueuse avec moi. Je sais que lorsque je vais partir ça va lui faire un gros coup dans le coeur. Elle va sûrement déprimer, mais elle sera obligée de s'y faire. C'est comme ça, c'est la Vie. Petit oiseau ne peut pas toujours rester dans le nids de sa mère. Il faut qu'il vole de ses propres ailes et construise le sien. Je n'ais plus que jusqu'à ce soir pour avoir tout terminé, avant 20h30.

    J'ai organisé un apéro en famille pour mon dernier jour. ça va me manquer ça. A part ça je me demande toujours comment je vais bien pouvoir fermer ma valise avec tout ce que j'ai à mettre à l'intérieur. Je vais sans doute devoir laisser ma peluche tortue ici. Celle qui me sert de coussin. De doudou. Celle que je serre tous les soirs dans mes bras avant de m'endormir et tous les matins en me reveillant. A chaque besoin de réconfort elle est là. A chaque besoin de tendresse. Elle est la seule sur qui je puisse compter de façon certaine. Je me refuse à la laisser là. Tant pis, je l'emporterais dans un autre sac ...

    Quelque chose me fait penser que je vais être chargée ... La grosse valise ... Le sac à dos ... Le sac à main ... L'ordinateur ... Le sac avec la tortue et les livres ... Le parapluie qu'on m'a offert et qui ne rentre pas dans ma valise. C'est malin ça. Ils pouvaient pas faire le même en version miniature ?! Pfou.

    Bon sur ce je dois vous laisser, j'ai un dernier coup d'aspirateur à passer ....


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